Un des paradoxe de l’AMP est que l’on accompagne des personnes en bonne santé mais que l’infertilité peut s’apparenter à une maladie chronique (long délai d’attente avant de poser un diagnostic, multitudes d’examens médicaux, incertitude quant à l’issue des traitements et leur durée avant d’obtenir une grossesse, … ). De nombreuses spécialités médicales en lien avec les pathologies chroniques (oncologie, diabétologie) proposent déjà des accompagnements et soins de support pour un meilleur vécu du parcours de soin. En AMP, une approche plus globale des patients est depuis plusieurs années aussi au cœur des préoccupations des soignants pour intégrer la dimension psychologique, réduire le stress liée à l’infertilité et aux soins médicaux et ainsi mieux répondre aux besoins des patients.

En aout 2021, l’ouverture de l’AMP via le don de sperme a été autorisée en France pour les couples de femmes et les femmes non mariées (seules) . Dans le même temps, les enfants issus de dons de gamètes auront à partir de l’âge de 18 ans la possibilité d’avoir accès à leurs origines puisque les nouveaux donneurs (ou les anciens s’ils l’acceptent) devront pour pouvoir donner leurs gamètes, accepter de laisser des coordonnées identifiantes (nom, prénom, âge…) et non identifiantes (travail, en couple, enfant, motivation…) . Enfin l’autoconservation de gamètes par choix (ovocytes comme spermatozoïdes) a également été ouverte à tous entre 29 et 37 ans pour les femmes et 29 et 45 ans pour les hommes. En conséquence de quoi les demandes de consultations pour ouverture de dossier en AMP quelle qu’en soit la raison, ont explosé au cours de l’année 2022 avec une distribution hétérogène sur le territoire français. Retour sur cette première année d’ouverture de l’AMP aux femmes à la française.